mercredi 29 juin 2016

Chronique • Lucides - Adrienne Stoltz et Ron Bass


 
Madame et monsieur les écrivains,
Après ma lecture, j'ai été totalement perdue. Vous avez réussi à ficeler un monde fantastique que j'ai eu du mal à résoudre. J'ai été abasourdie par la fin et j'ai du faire quelques recherches pour vérifier que j'avais bien compris. Elle me semble toujours aussi surprenante bien que maintenant que je l'ai assimilée, elle m'apparaît plus simple. Je pense sincèrement que votre livre est incroyablement surprenant. L'idée de base est déjà très originale. Deux filles qui ne se connaissent pas physiquement mais qui savent l'une de l'autre tout ce qu'il y a savoir. Qui vit le jour et qui vit la nuit ? Impossible de la savoir. J'avais envie de savoir et de comprendre avant le dénouement final. Mais vous avez fait un tel travail que je changeais d'avis presque à tous les chapitres. Les deux étaient tellement réelles. Maintenant que je connais la vérité, je ne peux m'empêcher de penser à certains détails que j'avais relevé mais qui, pour moi, ne signifiaient rien. Et très franchement, je ne regrette pas de ne pas avoir trouvé parce que je me suis entièrement laissée transportée par cette histoire fantastique.
Les points de vue alternés entre Maggie et Sloane apportent un dynamisme à la lecture. Au tout début, j'essayais de savoir laquelle des deux je préférais mais j'ai vite abandonné. Elles sont si différentes mais si liées qu'il m'a été impossible de les départager. J'ai aimé Maggie et son extravagance, sa confiance en elle, son parcours atypique autant que j'ai apprécié Sloane et sa discrétion, sa sensibilité, sa banalité. Elles se complétaient parfaitement. Au début, je ne me souviens plus de la phrase exacte mais Sloane dit qu'elle est folle et que c'est Maggie qui voit un psy. J'ai trouvé que cette phrase résumait bien leur unité. Elles étaient uniques et unies. J'ai aussi apprécié les personnages de James et d'Andrew, que j'ai aussi trouvé assez semblables. Andrew est très gentil et rassurant et bien que je pensais d'apprécier que moyennement James, j'ai été surprise de retrouver ces qualités chez lui. Finalement, votre roman met en évidence la question du double et de sa différence.
Merci madame et monsieur l'écrivain. J'ai été vraiment très surprise de votre roman.
 
 
 

lundi 27 juin 2016

En pellicule • Le vent se lève - Hayao Miyazaki

 
 
Monsieur le réalisateur,
Je veux tout d'abord commencer par souligner votre choix à propos de la musique du générique de fin que j'aime tout particulièrement. Elle illustre aujourd'hui mon article et bien que je ne comprenne pas les paroles, je trouve qu'elle fait ressentir un sentiment très proche de celui provoqué par votre film. Je me suis brièvement renseignée et j'ai appris que vous avez demandé à une chanteuse d'interpréter une de ses propres chansons parce que vous trouviez qu'elle était parfaitement en accord avec ce que vous aviez produit et je comprends votre choix. J'ai beaucoup aimé votre film. J'ai retrouvé la poésie que j'aime dans les studios Ghibli, mais aussi une maturité plus assumée. D'une façon générale, il est vrai que vos films ont plusieurs niveaux de lecture mais pour ma part, une réflexion plus poussée est très souvent nécessaire. Dans Le vent se lève, j'ai moins ressenti ce besoin. Ma perception du réel était beaucoup plus simple que lors de mon visionnage de Mon voisin Totoro ou du Château ambulant par exemple. Je savais où le réel s'arrêtait et où le rêve commençait, même si la barrière est toujours très mince. Dans ce film, la dimension historique est beaucoup plus importante que dans ceux que j'ai pu voir. J'ai beaucoup apprécié découvrir le Japon entre les années 20 et 40. J'ai pu apprendre des choses sur une culture dans une époque qui m'était inconnue. J'ai trouvé que le rapport au scénario était très intéressant.
Votre film m'a beaucoup émue. La personnalité de Jiro m'a tout d'abord surprise. C'est un personnage en apparence très froid mais qui a véritablement un grand cœur. C'est quelqu'un de très passionnel autant dans le travail qu'en amour. J'ai trouvé que les personnages avaient beaucoup de charisme, et ce autant pour les personnages imposants tels que Giovanni Caproni ou Castorp, mais aussi pour les personnages plus simples comme Honjô ou même le personnage assez comique de Kurokawa. J'ai été très touchée par l'histoire d'amour de Jiro mais aussi par l'amour de ce-dernier pour l'aviation. La proximité de la guerre avec ce milieu rend la passion assez complexe à comprendre mais l'innocence et la simplicité de Jiro rend la compréhension plus simple. Les graphismes sont comme toujours très beaux, très poétiques.
Merci monsieur le réalisateur, votre film est incroyablement beau.
 
 
L'analyse dans laquelle j'ai trouvé les informations sur la chanson du générique est disponible ICI. Elle dispose d'une partie très intéressante sur l'origine personnelle du film.
 

vendredi 24 juin 2016

Chronique • Le vent de la jeunesse - Georges-Patrick Gleize

 
Monsieur l'écrivain,
Cette chronique m'apparaît plus difficile à écrire car avant de vous voir comme écrivain, je vous vois d'abord comme professeur. Je connaissais déjà un peu l'histoire de ce roman puisque vous nous en aviez parlé, un jour en fin d'année où nous étions très peu, entre autres Melissa, Lydie, Mona et moi. Après que vous ayez raconté la trame du roman que vous étiez encore en train d'écrire, j'avais laissé cette histoire de côté. Et j'ai finit par vouloir savoir la suite. J'ai beaucoup aimé la situation des années 80, et comme chez vous, tout peut sonner comme une anecdote, je pouvais presque vous entre raconter la fumé dans les locaux de la rédaction. Vraisemblablement, vous avoir eu comme professeur m'a rapproché de votre écriture. J'ai pu y reconnaître vos subtilités de langage, comme le fait de dire living par exemple, ou encore déceler votre intonation. J'ai beaucoup aimé le personnage de Flore. Son quotidien parisien m'a intéressée. Je ne pensais pas qu'Anna serait autant au centre du récit. La toile de fond de la seconde guerre m'a plu mais j'ai ressenti quelques longueurs environ à la moitié du livre. La vie au barrage me semblait morne et terne, et c'était sûrement le cas à l'époque pour la jeune Anna. J'ai apprécié les quelques retours au présent qui me permettaient de me remettre dans l'histoire. Malgré cela, j'ai été intriguée par le passé de Flore et l'envie de savoir et comprendre m'a menée jusqu'au bout.
Finalement, votre roman offre bien plus qu'une intrigue familiale. Il met en scène un choc de génération entre Flore, sa mère et sa grand-mère. Ces trois femmes ont un point commun, leur fort caractère, mais sont très différentes. Vous expliquez cela par l'histoire et ces évènements ce qui permet d'enrichir votre texte. Votre roman permet de passer un bon moment mais aussi d'en apprendre un peu plus sur chacune de ces générations.
Merci monsieur l'écrivain, pour ce roman inter-génération qui plonge dans le passé et pour cette riche année d'histoire passée à vos côtés.
 
 

samedi 18 juin 2016

En pellicule • Alice de l'autre côté du miroir - James Bobin

 
 
Monsieur le réalisateur,
J'étais très heureuse de retrouver Alice et le Chapelier dans des aventures toujours aussi folles. Comme le premier film, celui-ci ne manquait pas de péripéties et de rebondissements. Dans l'ensemble, j'ai été séduite par le scénario et si au début, j'avais un peu peur que le Chapelier soit un peu absent - je pense qu'il aurait été dommage de se priver du si bon jeu de Johnny Depp - j'ai remarqué que grâce aux voyages dans le temps, cette absence ne se faisait pas tant ressentir. Je n'ai pas grand chose à dire sur le scénario, si ce n'est que j'ai beaucoup apprécié l'idée du voyage dans le temps. Retourner dans le passé de ce monde imaginaire m'a permis de voir à quel point un monde, tout aussi imaginaire et fantastique soit-il, a des ficelles qui lui permettent de bien fonctionner. Plus qu'une suite du premier Alice, j'ai vu votre film comme un retour sur le premier, permettant d'éclairer des zones d'ombres, de mieux développer vos personnages et de leur donner une profondeur. En effet, j'ai trouvé que vos personnages étaient plus travaillés, renfermant des secrets dans leur enveloppe de folie. J'ai beaucoup aimé le personnage du Temps, j'ai trouvé toute la mécanique du personnage grandiose, aussi bien au sens propre qu'au sens figuré. J'ai trouvé intéressant que la relation entre la Reine Blanche et la Reine Rouge soit expliquée et que leur passé commun soit approfondi. Enfin et surtout, j'ai aimé les changements d'Alice. Je l'ai trouvée grandie, et comme le fait remarquer le Chapelier, grandir peut être le synonyme de perdre l'innocence de son enfance, ce qui peut être malheureux. Et lorsqu'Alice retrouve la folie du pays des merveilles, elle en ressort plus mature, comme si la folie et le rire étaient essentielles à l'apprentissage.
Outre vos personnages très bien travaillés, j'ai apprécié les images, bien que je n'ai pas trop trouvé l'intérêt de la 3D. Les designs de la maison du Chapelier, du repère du Temps ou des ruelles du passé étaient éblouissants. L'univers d'Alice est à la fois si différent et si homogène. Tout est unique mais tout se rassemble. Et j'ai trouvé que faire une diversité si étrange mais si liée était formidable.
Merci monsieur le réalisateur, votre film est indissociable du premier.
 
 

vendredi 17 juin 2016

Chronique • A moitié vide - Frank Andriat

 
 
Monsieur l'écrivain,
En débutant votre livre, je ne m'attendais pas à ça. Je ne pensais pas qu'en si peu de pages un sujet aussi dur serait traité. J'ai certes trouvé que c'était un peu rapide avec des dénouements un peu simples mais vous avez fait un choix que je ne peux qu'admirer. C'était ambitieux et même si je n'ai pas trouvé cela parfait, j'ai apprécié ma lecture. J'ai eu un avis assez mitigé par rapport aux réactions de Violaine. Je l'au trouvée parfois excessive. Cependant, je me disais que si j'avais lu votre roman plus jeune, j'aurais surement été plus proche de votre personnage. En effet, à l'âge de Violaine, j'avais une approche de l'amour aseptisée et quasi-parfaite que face à l'adultère et au divorce, j'aurais surement été excessive dans mes propos, j'aurais été colérique, bornée, et je n'aurais jamais voulu, ne serait-ce que tenter,  comprendre ce monde d'adultes. Alors oui, aujourd'hui, j'aurais aimé raisonner Violaine mais je pense que vous avez totalement cerné certains problèmes de l'adolescence. L'incompréhension des adultes et face aux adultes, le changement, le rapport à la nourriture parfois compliqué, et surtout la solitude. Finalement, ce qui m'a manqué dans votre roman, c'est un peu de longueur. Je suis restée assez dubitative car votre plume m'a parut pouvoir révéler tant de choses que j'aurais aimé en savoir plus. J'aurais aimé plus apprendre sur Violaine, mais surtout sur son entourage, peut-être pour avoir un choc générationnel des réactions face à ce type d'évènements. Mais peut-être qu'après tout, cela suffisait pour écrire le message que vous vouliez faire passer. Et j'ai aimé la simplicité dans votre écriture.
Merci monsieur l'écrivain. Je touche encore d'assez près ces moments difficiles pour pouvoir les comprendre et j'espère, que comme vous, je ne les oublierais pas.
 

lundi 6 juin 2016

Chronique • Hunger Games T2 - Suzanne Collins


Madame l'écrivaine,
Après un premier tome époustouflant, j'attendais beaucoup de la suite. J'ai reproché à ce second tome la lenteur avec laquelle il a commencé. J'ai trouvé que la première partie s'attardait sur des détails déjà appris dans le premier opus. J'ai pensé que c'était surement pour replonger le lecteur dans Panem après un an d'attente cependant, je pense que l'univers est tellement riche et que le premier tome le dépeint déjà si bien qu'il n'était peut-être pas nécessaire de préciser à nouveau certaines choses. J'ai trouvé votre livre très contrasté avec une mise en place lente et des évènements par la suite très condensés. J'ai beaucoup plus ressenti le temps que lors du premier tome. J'ai été un peu déçue que la troisième partie soit si courte, comme s'il fallait rattraper le temps perdu. Toutefois, bien que ce contraste m'est dérangée, avec le recul, je le trouve en accord avec les émotions de Katniss, et malgré que cela m'est dérangée, cela ne m'a pas empêchée d'apprécier ma lecture.
Dans ma chronique sur le premier tome, je disais ne pas avoir toujours compris le personnage principal. J'ai également ressenti ça dans ce deuxième tome mais j'ai eu l'impression que ce sentiment avait été décuplé. Je concevais son point de vue, mais je la sentais tellement perdue que j'avais peur de me perdre aussi à force de l'écouter. Le point de vue interne a encore une fois réussi à me projeter au plus profond du roman. J'ai apprécié que le personnage de Gale soit plus développé et plus présent, cela m'a permise d'une part de comprendre un peu mieux les questionnements de Katniss et d'apprécier ce personnage loyal et courageux. J'ai été surprise par les nombreux retournements auxquels je ne m'attendais absolument pas.
Merci madame l'écrivain, malgré ses quelques défauts, ce second tome m'a promit un beau final.