dimanche 14 août 2016

Bulle • Confidences à Allah - Eddy Simon et Marie Avril



Madame la dessinatrice, monsieur l'écrivain,
Je n'ai pas lu le roman de Sophia Azzeddine par conséquent, je ne sais pas ce qui en est adapté et ce qui fait parti d'une liberté artistique de votre part, cependant je trouve que c'est une très jolie œuvre. La discussion fragile et sensible entre Jbara et Allah. Cette conversation à un seul sens est au cœur du récit. Jbara parle sans cesse à Allah. Il l'écoute, il ne la juge pas, il la comprend. Cette relation est très touchante, il y a une tendre affection pour Allah et une relation paternelle avec lui. La narration confère une intimité proche entre le lecteur et Jbara. Cependant, le récit reste très cru, et les graphismes contribuent à cela. En effet, il n'y a aucune pudeur à décrire la vie telle qu'elle est, à la montrer et à l'assumer. Oui, Jbara parle à Allah et se prostitue. Oui, c'est vrai. C'est comme ça. Il est vrai que ce choix de ne rien cacher m'a un peu dérangée. C'est dérangeant. Mais c'est le but. Vous montrez la réalité.
Le récit pose plusieurs questions sur la religion et met en avant le rapport à la croyance. Est-ce légitime de croire alors que je vis dans le péché ? Jbara se pose ces questions et même si au départ, elle se cache derrière des excuses, elle finit par admettre ses torts. Il y a un très beau cheminement intérieur.
Merci madame la dessinatrice et monsieur l'écrivain. Vous touchez là où c'est important.
 
 

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